Comment faire le bilan prévisionnel de son entreprise ?

La bonne gestion de son entreprise, qu’elle soit en cours de création ou non, passe avant tout par la planification et la vision globale des activités. C’est pourquoi la réalisation d’un bilan prévisionnel est indispensable. Au-delà d’un outil relativement simple à mettre en place et utile, il est souvent obligatoire et demandé par de nombreuses parties prenantes (banques, investisseurs, comptable…) 

Qu’est-ce qu’un bilan prévisionnel ? Comment faire le bilan prévisionnel de son entreprise ? À quoi correspondent les différentes sous-parties telles que les actifs et les passifs ?

C’est ce que nous allons voir dans cet article. Voici tout ce que vous devez savoir pour construire votre bilan prévisionnel avec succès.

Qu'est-ce qu'un bilan prévisionnel ?

Avant de rentrer plus en détail sur la construction d’un bilan d’entreprise, il convient tout d’abord d’en comprendre sa définition. 

Très simplement, un bilan prévisionnel pour une entreprise est un document financier qui présente une estimation globale de sa situation financière actuelle et future. Il est basé sur des projections et des hypothèses concernant les activités financières de l'entreprise, telles que ses ventes, ses différents coûts, dettes et dépenses, et de manière plus globale l’ensemble des flux de trésorerie. 

En d'autres termes, le bilan prévisionnel offre une image anticipée des actifs et des passifs de l'entreprise à une date future spécifique, généralement sur une période allant d'un an à plusieurs années.

Le bilan prévisionnel pour une entreprise : Quelle utilité ?

Comme brièvement mentionné, un bilan prévisionnel est bien plus qu’un simple outil financier. Voici une liste non exhaustive de son utilisation :

• La planification financière : Il permet à l'entreprise de planifier ses besoins de financement, de déterminer comment elle utilisera ses ressources financières et de fixer des objectifs financiers réalistes pour l'avenir

• Un outil fort de communication : Le bilan prévisionnel est souvent utilisé comme outil de communication avec les investisseurs, les prêteurs, les partenaires commerciaux et d'autres parties prenantes externes pour les informer des perspectives financières de l'entreprise. Il est par exemple fourni à une banque lors d’une demande de prêt bancaire

• Il permet l’évaluation des risques : Il aide à identifier les risques financiers potentiels en anticipant les problèmes de trésorerie, les déséquilibres financiers et d'autres difficultés. Cela permet à l'entreprise de mettre en place des stratégies pour atténuer ces risques.

• Un suivi de la performance : Une fois que le bilan prévisionnel est en place, il peut être utilisé pour évaluer la performance réelle de l'entreprise par rapport aux prévisions. Cela permet de prendre des mesures correctives si l'entreprise s'écarte de ses objectifs financiers.

Comment faire le bilan prévisionnel de son entreprise ?

1. Rassembler les données historiques sur votre entreprise

Avant de commencer à construire un bilan prévisionnel, il est crucial de rassembler des données historiques sur la performance financière de votre entreprise. Cela inclut les états financiers passés, les rapports de trésorerie, les bilans, les comptes de résultat, les flux de trésorerie et d'autres informations pertinentes.

2. Réaliser une projection des ventes et des revenus futurs

La première étape dans la construction d'un bilan consiste à projeter les ventes et les revenus de votre entreprise. Vous devrez tenir compte de la croissance attendue, des tendances du marché, des cycles de vente, des saisons et d'autres facteurs influençant vos revenus. Que vous vendiez un service ou des produits, aussi bien en B2B qu’en B2C ou que vous ayez un site e-commerce dont les revenus viennent uniquement des paiements en ligne, la projection des ventes futures est cruciale. 

3. Pareillement pour les coûts et dépenses

De la même manière, vous devrez estimer les coûts et les dépenses associés à votre entreprise. Cela comprend les coûts de production, les charges d'exploitation, les salaires, les frais administratifs, les dépenses de marketing et plus encore. Rassurez-vous, nous vous listons plus tard dans l’article toutes les catégories liées aux dépenses dans un bilan prévisionnel.

4. Assurer la gestion de la trésorerie

La gestion de la trésorerie est essentielle pour la survie de toute entreprise. Vous devrez prévoir les entrées et les sorties de trésorerie, en tenant compte des délais de paiement, des délais de recouvrement, des emprunts et d'autres facteurs qui peuvent influencer la disponibilité de liquidités.

Tout comprendre sur les actifs et les passifs

Une fois que vous avez pris en compte ces différents éléments, c'est-à-dire estimé les ventes, les coûts, les dépenses et les flux de trésorerie, vous pouvez désormais vous attaquer à la réalisation de votre bilan. Comme déjà mentionné, il devra présenter deux catégories principales, elles-mêmes décomposées en sous-catégories : les actifs et les passifs : 

Les actifs de l'entreprise

Les actifs représentent ce que l'entreprise possède, c'est-à-dire les biens et les droits qui ont une valeur positive. Ils sont essentiels pour les opérations de l'entreprise et sont destinés à générer des bénéfices futurs. 

Parmi les actifs, on distingue généralement deux catégories principales : les actifs circulants et les actifs non circulants. Les actifs circulants comprennent les éléments qui sont destinés à être utilisés ou convertis en espèces dans un délai d'un an, comme la trésorerie, les comptes clients, les stocks de marchandises, etc. Les actifs non circulants, quant à eux, sont des biens à plus long terme, tels que les équipements, les biens immobiliers, les investissements financiers, et les actifs incorporels comme les brevets et les marques.

Par exemple, si une entreprise prévoit d'acquérir une nouvelle machine de production d'une valeur de 50 000 euros, cette machine serait classée dans la catégorie des actifs non circulants. De même, si l'entreprise détient 10 000 euros de comptes clients, cette somme serait considérée comme un actif circulant.

Voici une liste non exhaustive des éléments majeurs à faire figurer sur la partie “actifs” de votre bilan prévisionnel d'entreprise :

• Les immobilisations : Ces biens sont communément désignés comme les "actifs immobilisés". Il s'agit de l'ensemble des biens détenus en propriété par l'entreprise et destinés à être utilisés dans ses activités pendant une période excédant un an.

• Les créances clients et les stocks prévisionnels : par opposition aux actifs immobilisés, font partie des actifs dits "circulants". Contrairement aux actifs immobilisés, ces éléments ne sont ni durables ni destinés à un usage à long terme. Ils restent dans le patrimoine de l'entreprise pour une période de moins de 12 mois.

• La trésorerie qui comprend notamment : 

  • Les valeurs mobilières actifs acquis en vue d'une revente rapide avec une plus-value potentielle. Cela peut inclure des éléments tels que des actions d'une entreprise, des obligations, etc. 

  • Mais également les comptes bancaires et les fonds de caisse représentent les liquidités directement disponibles pour l'entreprise, souvent désignées sous le terme de "disponibilités". Il s'agit de l'argent présent sur les comptes bancaires de l'entreprise, prêt à être utilisé à tout moment.

Les passifs

Les passifs représentent quant à eux les obligations financières de l'entreprise, c'est-à-dire ce que l'entreprise doit à des tiers. Ils sont, eux aussi, regroupés en deux principales catégories : les passifs circulants et les passifs non circulants. 

Les passifs circulants sont des dettes qui doivent être remboursées dans un délai d'un an, comme les dettes à court terme envers les fournisseurs, les emprunts à court terme, les salaires à payer, etc. Les passifs non circulants sont des dettes à plus long terme, comme les emprunts à long terme, les dettes envers des actionnaires, ou d'autres obligations financières à échéance à plus d'un an.

Par exemple, si une entreprise a contracté un emprunt à court terme de 20 000 euros pour financer ses opérations, cette dette serait classée comme un passif circulant. De même, si l'entreprise a des obligations à long terme envers des investisseurs pour un montant de 100 000 euros, ces obligations seraient inscrites dans la catégorie des passifs non circulants.

Voici une liste non exhaustive des éléments majeurs à faire figurer sur la partie “actifs” de votre bilan d'entreprise :

• Les capitaux propres : Les capitaux propres représentent les fonds investis dans l'entreprise par ses actionnaires ou associés. Ces fonds appartiennent à ces parties prenantes, et l'entreprise a une dette envers elles. C'est pourquoi ces montants sont répertoriés du côté du passif de l'entreprise.

• Les provisions et charges : Le passif du bilan peut également inclure les provisions pour risques et charges. Ces provisions sont mises de côté pour faire face à d'éventuels risques ou coûts futurs qui pourraient se matérialiser.

• Les dettes (financières, fournisseurs, fiscales et sociales…)

Comment interpréter un bilan prévisionnel ?

L'essentiel réside dans l'équilibre entre l'actif et le passif. Un bilan est équilibré lorsque toutes les obligations de l'entreprise peuvent être remboursées avec les biens et les droits qu'elle possède. Chaque bilan doit toujours être équilibré, c'est -à -dire avoir autant de passifs que d’actifs à la fin de l’année N. C’est ce qu’on appelle communément le principe d'équilibre financier.

Peut-on obtenir de l’aide ?

La réalisation de votre bilan peut être réalisée en interne si vous avez les compétences pour. Des modèles de bilans prévisionnels gratuits existent par ailleurs pour vous simplifier la tâche. Vous en retrouverez un à la fin de cet article pour vous aider au mieux. Il est également judicieux de se tourner vers les outils fournis par les Chambres de Commerce et de l'Industrie (CCI).